Changer son regard

Thème de la rencontre : Changer son regard

Avant Propos :  la revue peut aussi être une source d’idées pour vous, animateurs.  4 numéros ont déjà été publiés sur ce thème  : 18222874 ( PDF accessibles et gratuits)

Situation du thème
Les but de cette fiche visent à prendre conscience du regard que je porte sur moi ou sur ma vie, à dire comment je reçois le regard des autres et celui de Dieu .

Présentation du thème
Un regard en dit souvent plus long qu’une parole : il traduit ce qui nous habite au plus profond de nous-mêmes. Un regard d’amour peut changer une vie comme un regard de haine ou de mépris peut détruire !
Il est important voir comment je regarde ma vie. De mon regard dépendent mon comportement et mes relations.
Prendre conscience du regard des autres sur moi est nécessaire pour m’en libérer s’il n’est pas ajusté ou pour m’aider à grandir s’il est amour et Vérité. Mais le regard que Dieu porte sur moi est essentiel.

Des questions pour échanger
Quel regard est-ce que je porte sur moi, sur ma vie ?
Quel est le regard des autres (mon ex-conjoint, mes enfants, ma famille, mes amis, mes collègues…)
Quel est le regard de Dieu, du Christ sur moi ?
Quels regards me construisent ? Quels regards me détruisent ?

Autour des Écritures

Deux textes pour guider notre réflexion
Évangile selon st Luc 13, 10-17
Jésus était en train d’enseigner dans une synagogue, le jour du sabbat. Il y avait là une femme, possédée d’un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans ; elle était toute courbée et ne pouvait pas se redresser complètement.
Quand Jésus la vit, il l’interpella : Femme, te voilà délivrée de ton infirmité. Puis, il lui imposa les mains ; à l’instant même elle se trouva toute droite, et elle rendait gloire à Dieu.
Le chef de la synagogue fut indigné de voir Jésus faire une guérison le jour du sabbat. Il prit la parole pour dire à la foule : Il y a six jours pour travailler ; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat.
Le Seigneur lui répliqua : Esprits faux que vous êtes ! N’est-il pas vrai que le jour du sabbat chacun de vous détache de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire ?
Et cette femme, une fille d’Abraham, que Satan avait liée il y a dix-huit ans, n’est-il pas vrai que le jour du sabbat il fallait la délivrer de ce lien ?
Ces paroles de Jésus couvraient de honte tous ses adversaires, et toute la foule était dans la joie à cause de toutes les actions éclatantes qu’il faisait.

Psaume 23
Le Seigneur est mon berger,
je manque de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche,
Il me fait reposer.

Il me mène vers les eaux tranquilles
Et me fait revivre ;
Il me ramène par le juste chemin
Pour l’honneur de son nom.

Si je traverse les ravins de la mort
Je ne crains aucun mal,
Car tu es avec moi :
Ton bâton me guide et me rassure.

Tu prépares la table pour moi
Devant mes ennemis ;
Tu répands le parfum sur ma tête,
Ma coupe est débordante.

Grâce et bonheur m’accompagnent
Tous les jours de ma vie ;
J’habiterai la maison du Seigneur
Pour la durée de mes jours.

Pour aller plus loin
Il suffit d’un regard
Regarder, c’est plus que voir.
Dans le mot regarder, il y a le mot garder.
On garde une image de quelqu’un, on garde le souvenir de quelqu’un.
Regarder, c’est mettre tout son être en action.
C’est se mettre à l’affut de l’autre, l’attendre, le guetter, le surprendre.
C’est lui donner toutes ses chances.
Un regard d’amour, c’est fou ce que ça peut changer une vie. Un regard de haine, c’est fou ce que ça peut détruire.
Un regard, c’est plus qu’une parole, plus qu’un discours. Il est des regards qui vous éveillent ; d’autres, au contraire qui vous glacent.
Certains, quand ils vous regardent, vous ne savez plus où vous mettre. Ce ne sont pas des regards qui vous font vivre.
Il est aussi des regards distraits qui vous effleurent à peine qui vous voient sans vous regarder.
Il en est d’autres qui vous font naître, qui vous font être. Ces regards-là ne vous jugent pas, ne vous possèdent pas. Ils ont dans les prunelles comme des éclairs malicieux, ils vous disent : »mais vas-y, vas-y donc, n’aie pas peur ! »
Ces regards vous aident à être vous-même, et plus même que vous-même. IIs vous aident à vous risquer au-delà de vous, un peu comme le regard de Dieu, un Dieu qui nous aime, un Dieu qui pardonne. Notre regard devient alors à son tour regard de bonté, de tendresse, de pardon, après une bêtise ou un mot malheureux un coup de gueule.
Et nous voilà réconciliés avec nous-mêmes, en paix avec les autres, transformés à cause du regard de l’autre.

Robert Ribeyre – Mille textes – Editions Les presses d’Ile-de-France – 1996.