PARENTS DIVORCÉS | Un Noël sans mes enfants
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Noël se prépare. Installation de la crèche, cadeaux au pied du sapin, grandes tablées… Alors que cette fête est généralement synonyme de retrouvailles familiales, quelle espérance de Noël pour les nombreux “parents solos” qui le passeront sans leurs enfants ?
Maman divorcée de 35 ans, Odile n’appréhende pas Noël cette année, car ses deux enfants le fêteront avec elle, puis chez leur papa et une autre fois tous ensemble (Odile, son ex-mari et les enfants). Mais tous les parents seuls ne vivront pas Noël avec leurs enfants. Une réalité parfois douloureuse. “Sans les enfants, c’est toute l’image de la famille qui s’effondre”, confie amèrement Véronique, mère et grand-mère divorcée, au souvenir du dernier Noël.
“Après une séparation, Noël suscite de la nostalgie lorsque tous se réjouissent dehors. Comme parents, nous voulons fêter Noël comme avant, même si ce n’est plus comme avant”, observe Vincent Leurent, père et grand-père, divorcé, responsable de la pastorale Sedire (personnes séparées, divorcées et divorcées-remariées) du diocèse d’Angers.
| “J’ai la nostalgie des années d’avant, quand mes enfants étaient petits et nous, pas encore divorcés.”
Mais comment faire “comme avant”, quand certains ont été très blessés ou n’ont pas pu pardonner? Ou quand les enfants prennent parti pour l’un contre l’autre ?
Nostalgie des Noëls d’avant
Pour Françoise, Noël est source “d’angoisse” : “Chaque année c’est compliqué. J’ai la nostalgie des années
d’avant, quand mes enfants étaient petits et nous, pas encore divorcés. C’était plus chaleureux tous ensemble.”
De son côté, Vincent s’est justement mis d’accord avec la mère de ses enfants pour réunir toute la famille à Noël. “Au début c’était pour simplifier l’organisation, c’est devenu une habitude”, confie-il, précisant qu’il a fallu des années pour y parvenir.
Si, comme Vincent ou Odile, certains parents seuls se réjouissent de passer le réveillon entourés de leurs enfants, ceux qui seront seuls trouveront peut-être l’espérance de Noël au contact bienfaisant de grands-parents, cousins ou de proches qui leur sont chers.
Dans la crèche : un enfant fragile et vulnérable
Ou, comme le suggère Edith Lemaire, thérapeute de couple à Nantes, trouveront- ils une lueur d’espérance dans le silence de la crèche : “Je me sens amputé (e) sans enfants à Noël : dans ce dépouillement, cette ‘nudité’, je reconnais quelque chose de ma vulnérabilité dans ce tout petit enfant fragile. Et je reconnais quelque chose de ma solitude dans la sainte famille rejetée par les habitants de Bethléem.”
MARTHE TAILLÉE
Du côté des enfants
Le plus beau cadeau pour eux: que leurs parents s’aiment encore, que la famille soit réunie comme avant… Nous n’imaginons pas une crèche sans Joseph ; alors nous pouvons comprendre la peine de ces enfants.
Dans les familles séparées, chaque enfant aimerait vivre Noël avec le parent qu’il sent le plus triste : souvent celui qui a été quitté.
Les enfants des familles unies seront heureux à Noël. N’oublions pas ceux qui se sentiront exclus de la fête. Et si l’Enfant-Dieu m’invitait cette année à aller vers un frère, une sœur, un enfant avec qui je pourrais échanger des mots de Noël qui réconfortent ?
VINCENT LEURENT
Soutien chrétien
Pour contacter le Service “Famille” du diocèse d’Angers :
• Mail : pastosedire49@diocese49.org
• Tél. 06 07 83 31 84