Comment tu dis : « Maurice et Laetitia ? »… je connais pas
Lui : c’est quoi ton bouquin, un roman ?
Elle : non c’est pas tout à fait un roman, quoique… c’est un bouquin du pape qui nous fait réfléchir sur la manière de nous aimer, notamment en famille
Lui : un livre pour les cathos quoi, la preuve c’est en latin !
Elle : mais non arrête, y a juste le titre en latin, Amoris Laetitia, ça veut dire la joie de l’amour, ou si tu préfères : s’aimer tout un programme !
Lui : fais voir ton super bouquin… tu me le prêtes que j’y jette un œil…
Elle : non je te l’offre, je l’ai acheté en pensant à toi
Nous entendons, ou nous disons nous-mêmes régulièrement : « Amoris Laetitia n’est toujours pas très connue… peu de gens l’ont lue… et on se désole ensemble… pourtant cela fait déjà 7 ans que ce texte est paru »…
Ne nous leurrons pas, cette exhortation date en effet de 2016, or nous savon bien que pour qu’un texte du magistère fasse sens et prenne corps cela demande beaucoup de temps.
Concernant cette notion du temps, deux questions à méditer :
- ce temps d’appropriation est-il regrettable, ou nécessaire ?
- serions-nous prêts à pester contre l’Esprit-Saint qui à nos yeux serait trop lent pour réagir et agir ?
L’impatience des personnes les plus sensibles à une cause, une situation, une réalité est bien entendu légitime et compréhensible surtout lorsqu’elles trouvent dans tel ou tel texte romain une occasion de croire au changement ou à l’évolution qu’elles espèrent tant depuis déjà un certain temps.
Sans doute pourrions-nous en dire autant de Laudato si, ou de Fratelli Tutti. Imaginer que tout catholique aurait lu ces 3 textes serait une grande illusion, et ne pas être en phase avec la réalité de nos communautés chrétiennes actuelles.
L’Espérance a une grande famille. Personnellement j’adore les réunir à table tous ensemble pour passer un bon moment, dynamiser ma foi, apaiser ma fougue, et affiner ma relation avec les autres.
En effet, l’Espérance a une cousine avec qui elle s’entend très bien, c’est la persévérance, et également une tante adorable, celle qu’on aime tant côtoyer, je veux parler de tante douceur, sans oublier sa nièce positive et apaisante, on l’appelle patience. Sans hésitation, invitons-les dans nos conversations et nos réunions.
Concrètement, selon les lieux et les personnes, pensons à adapter notre langage qui en certaines circonstances devient hermétique, donc sans lendemain possible. Parlons par exemple de « La joie de l’Amour » on sera mieux compris qu’avec Amoris Laetitia, parlons de « Loué sois-tu » plutôt que de Laudato si, et de « Tous frères » c’est mieux que Fratelli Tutti. Et en bonus, ajoutons chaque fois la petite phrase qui va bien avec pour donner éventuellement envie de lire le texte, et mieux encore offrons le.
Une idée toute simple que nous avons mise en place sur ma paroisse. Lors d’un baptême et d’un mariage, en préparant et en célébrant nous ne parlons que d’Amour : alors en plus de la petite carte, ou la petite icône que nous offrons habituellement, offrons également un exemplaire du livre « La joie de l’amour ». Une manière sympathique, douce et appropriée de faire rentrer ce texte dans les foyers.
Th.Grenet diacre