Se découvrir autre…

Thème de la rencontre : Se découvrir autre…

Avant Propos :  la revue peut aussi être une source d’idées pour vous, animateurs.

Situation du thème
Il s’agit de découvrir tout le chemin parcouru depuis le divorce, comment il peut aussi, en fin de compte, aider à grandir, à se connaître avec des potentialités inconnues, mais aussi à engranger ce que la vie à deux, même interrompue, a apporté.

Présentation du thème
L’échec peut toujours être source de vie s’il est accepté et accueilli. Il fait faire un chemin inconnu et éprouvant, mais il invite aussi à une nouvelle naissance.
On peut, selon les cas, conquérir une meilleure connaissance de soi-même, une connivence avec ceux qui souffrent et une plus grande compréhension de ce qu’ils peuvent vivre, une liberté, une prise de conscience de sa faiblesse, mais aussi de sa force.
Cela peut permettre aussi de regarder enfin en face un problème d’enfance que l’on se cachait à soi-même, et de trouver des chemins pour vivre avec, c’est alors que le pardon devient possible et que la vie peut redevenir projet d’avenir.

Quelques questions pour échanger 
° Quelles ressources nouvelles ai-je découvertes en moi?
° Est-ce que je me sens grandi? Comment?
° Mon regard sur moi-même, sur mes proches, sur mon ex-conjoint s’est-il transformé?
° Est-ce que cela me permet de m’ouvrir aux autres, à Dieu, de façon nouvelle?

Texte de l’ Écriture

Jean 21, 15-19: Pierre, m’aimes-tu?

Pour aller plus loin
° « J’ai grandi » de Jean Monbourquette, dans Aimer, perdre, grandir. Assumer les difficultés et les deuils de la vie, Bayard, 1995, p.103 et ss.
°  « Le vase ébréché ».
° « Aimer ».
° « Prière d’un pèlerin ».

Le vase ébréché
C’est moi l’artiste, dit Dieu : tu es mon vase d’argile. Je t’ai modelé, façonné. Une vraie merveille.
Tu n’es pas encore achevé. Tu es  entrain de prendre « la forme » de mon fils.
Voici que tu te désoles parce que tu as pris quelques fêlures au contact des autres.
Si je t’avais rangé dans un placard à vaisselle tu ne servirais à rien, ni à personne.
Moi, dit Dieu, j’aime les vieux vases un peu usés, un peu ébréchés ; ils ont tous une histoire.
Et tu voudrais être lisse comme un nouveau-né? Laisse-toi faire, avec mes doigts d’artiste, j’arrive toujours à rendre plus beau ce qui était que fêlure, brisure, cassure.
A force de te pétrir, je te communique ma chaleur, ma sueur, on souffle, mon intimité, ma tendresse. J’aime te regarder et voir les efforts que tu fais, je vois combien tu te transformes.
Tu réjouis mon coeur.

Virginie, in Journal expérimental, novembre 1998

 

Aimer

Aimer, aller au plus profond de soi-même, chercher au coeur de son être la source même du bonheur. Essayer de vivre l’harmonie toujours difficile de ce que je suis et de ce que j’aimerais être.
Vivre ce que je suis de meilleur malgré mes limites, mes pauvretés, mes lâchetés, mais aussi mes richesses et mes audaces les plus folles.
Aimer, comme prendre des risques, les risques de l’autre, quel que soit l’autre, quelle que soit la couleur de sa peau, quel que soit l’accent de sa voix, quelle que soit la disgrâce de ses traits.
Aimer, au-delà des blessures du coeur et du corps, et poser sur l’autre un regard d’amour, un regard capable de le réveiller, un regard capable de l’éveiller, un regard capable de le révéler.
Aimer, comme prendre le risque de Dieu. Aller sur les terres de Dieu. Prendre le risque de la rencontre et s’en aller si loin avec Dieu que l’o finit par lui ressembler un peu, avec cette bienveillance du regard et du coeur qui fait que l’autre n’en finit pas de grandir, de s’épanouir et de dire le meilleur de lui-même.
Aimer, comme aller jusqu’aux limites de soi, dans les terres où rien n’et jamais perdu, parce tout est possible.

Prière du pèlerin,
Dieu, invisible pèlerin de l’aventure humaine et secrète présence à l’histoire de chacun, compagnon fidèle des sentiers où nous cheminons, souvent obscurément.
Mets en nous le souffle nécessaire pour prendre ou reprendre la route, oser croire qu’il est toujours une issue, surmonter la crainte de nous perdre, tenter contre toutes espérance la traversée de la nuit !
Et rappelle-nous sans cesse l’essentielle vérité : le royaume intérieur, le trésor caché se découvrent seulement …en marchant !
Partis vers l’inconnu, répondant à un appel intime, ils nous précédent les pèlerins de tous les temps, emplis de la foi qui bouscule les montagnes, patients et passionnés.
Nous qui sommes en route aujourd’hui, obéissons, comme eux, à la Parole qui nous tire en avant, simples mots dont la vérité s’éclaire dans l’aventure du chemin : plus loin, plus avant, plus profond…

Jacques Musset, in Prier n°232, juin 2001