Thème de la rencontre : Se permettre de vivre ses émotions**
Avant Propos : la revue peut aussi être une source d’idées pour vous, animateurs. 4 numéros ont déjà été publiés sur ce thème : 5 ; 9 ; 14; 84 33 ; 69 ; 75 ; 76 ; 77 : 78 ; 79 ; 90 ; 92 ; 93 ( PDF en vert accessibles et gratuits, numéros en bleu : exemplaires papier à commander )
Situation du thème
L’objectif de cette étape est de prendre conscience de ses résistances et d’oser exprimer ses sentiments et ses émotions. Après le choc de la séparation, se manifeste parfois l’envie d’oublier… ou, à l’inverse, surgit l’incapacité de ressentir des émotions. C’est une étape. Laisser s’exprimer ses sentiments et ses émotions est nécessaire
Présentation du thème
Après le choc de la séparation, se manifeste parfois l’envie d’oublier ou à l’inverse comme une anesthésie. Ce qui se passe en nous est trop fort, et paraît incompréhensible ou inexprimable. Les émotions sont un autre langage que les mots. Elles expriment ce qui nous touche, nous bouleverse. Elles sont précieuses car elles nous parlent de nous-mêmes et de ce que nous ressentons. Les nommer, et les reconnaître est important. Si nous les refusons, elles se cacheront en nous pour rejaillir à notre insu et de manière peut-être incontrôlable.
Quelques questions pour préparer notre rencontre
– Depuis ma séparation ou mon divorce, quelles émotions ai-je senti naître en moi ?
– Quelles conséquences ont-elles sur mes relations avec les autres, avec Dieu ?
– Y a-t-il des émotions que je m’interdis ? Pourquoi ?
Autour des Écritures
Dans l’Évangile (Mc 4.35-41) de la « La tempête apaisée ». S’arrêter sur Jésus et sur les personnages du texte, noter ce qui me touche, comment cela raisonne en moi.
35 Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule en paraboles. Le soir venu, il dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. » 36 Quittant la foule, ils emmènent Jésus dans la barque, comme il était ; et d’autres barques le suivaient. 37 Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait d’eau. 38 Lui dormait sur le coussin à l’arrière. Ses compagnons le réveillent et lui crient : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? » 39 Réveillé, il interpelle le vent avec vivacité et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme. 40 Jésus leur dit : « Pourquoi avoir peur ? Comment se fait-il que vous n’ayez pas la foi ? » 41 Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »
Pour aller plus loin
Laisser vivre le méli-mélo des émotions
De l’angoisse au désespoir – L’angoisse est une sorte de peur de ne pas pouvoir avoir maîtrise de sa vie. On se sent impuissant devant la situation de rupture ; on a tendance à nier l’inévitable et à vouloir trouver des moyens de s’en sortir. À ce moment, le non instigateur fait des pressions sur l’instigateur pour tenter à tout prix une réconciliation.
L’humiliation – Le nom instigateur se sent habituellement rejeté, abandonné et même trahi par la personne qui lui avait juré fidélité pour la vie.
La peine de la perte – Une grande tristesse s’empare des anciens amoureux, ils éprouvent : le besoin de pleurer la perte du compagnon, la perte de la relation ainsi que toutes les autres pertes qui s’y rattachent. Ce sentiment peut persister au point ou la personne perd goût à la vie
La solitude – À la tristesse s’ajoute le sentiment de solitude qui devient lourd à porter avant qu’on l’ait apprivoisée et qu’on en ait fait en effet une réalité féconde. Ce sentiment remonte à la vue d’autres couples, lors des sorties, lors des difficultés avec les enfants, durant les longues nuits d’insomnie, etc.
La colère et l’hostilité – Parfois on sent le besoin de faire du mal à celui ou à celle qui veut quitter la relation. Le besoin de se venger prend souvent la forme d’un dénigrement du conjoint aux yeux des parents et des amis. D’autres fois, on a tendance à déplacer sa colère sur la société, les parents, les professionnels et sur Dieu.
La culpabilité – Elle vient aussi hanter les personnes séparées elle se blâme de la dissolution de leur relation elles se sentent coupables vis à vis de leurs enfants, de leur famille, de leur église, etc. La culpabilité peut survenir sous forme d’impatience envers soi ; on s’accuse d’être faible, de ne pas prendre de décision, d’être triste ou déprimé, etc. D’autres fois, elle devient une culpabilité faite d’obsession du style : « j’aurais bien dû… ». Elle se nourrit alors d’une colère non exprimée qui se retourne contre soi ou sur soi. Ce genre de culpabilité est dommageable car elle entraîne dans des états dépressifs et de fatigue.
L’euphorie de la libération
Si paradoxal que cela puisse paraître au milieu des sentiments inconfortables, il arrive que montent en soi des moments d’euphorie où l’on se sent libre d’une relation qui devenait de plus en plus pesante et pénible à vivre.
Jean Maubourguet – Groupe d’entraide – Novalis 1994 – pages 35-37
** ÉMOTIONS : soulagement ; paix ; joie ; plénitude…
angoisse – désespoir ; humiliation ; peine – chagrin ; solitude ; colère ; hostilité ; culpabilité…